Refondre un site web peut-être un projet d’ampleur lorsqu’on décide de repartir de zéro sur la conception mais sans abandonner son référencement et les anciens contenus qu’on souhaite conserver.
Mon site web a 29 ans. Ne vous moquez pas 😅
Cette semaine j’ai réalisé la refonte complète d’ici présent mon site professionnel en choisissant de travailler main dans la main avec ChatGPT-4, l’IA conversationnelle d’OpenAI accessible via mon abonnement ChatGPT Plus. Dans ce billet, je vous propose de découvrir ce retour d’expérience en trois volets :
- La collaboration avec ChatGPT-4 dans le design web – Quels avantages et inconvénients à impliquer une IA dans un projet de conception ? Comment utiliser efficacement un outil comme ChatGPT tout en gardant le contrôle du projet ?
- Les motivations et principes de la refonte – Pourquoi abandonner mon ancien site sous WordPress (thème Qode Bridge associé au page builder WPBakery) pour un site plus léger et résilient ? Quels choix d’ergonomie et de design ont guidé cette refonte ?
- La réalisation technique de la refonte – Comment nous avons reconstruit le site sur des bases saines : importation des contenus, nouveau thème WordPress minimaliste, optimisation du code et utilisation du nouvel éditeur de blocs (Gutenberg).
Nous avons, ChatGPT-4 et moi collaboré aussi pour la rédaction du présent billet en faisant appels à nos mémoires. Même s’il y aura quelques fois des éléments un peu technique, nous essaierons d’avoir un ton accessible et pédagogique afin que chacun, même non spécialiste, comprenne les enjeux et les enseignements de cette refonte collaborative avec une IA. 🚀
Préambule : pour moi c’est elle 😍 et pas lui
On s’écrit, on se parle et j’essaye de bien lui « prompter »*.
Pour oublier que le bilan énergétique de l’IA est absolument catastrophique et exponentiel 😡, j’ai féminisée ChatGPT-4 dans mes échanges 😁.
Modalités d’interaction : texte et fichiers
En terme de modalités d’interactions, je passe la plupart du temps par des messages écrits pour échanger, mais aussi par l’envoi direct de bouts de code, de fichiers, et d’images parfois commentées, le résultat étant assez bluffant. Car bien souvent, ChatGPT-4 saura parfaitement analyser, en prenant en compte le contexte, une image que vous lui envoyez, par exemple une capture d’écran d’une fenêtre de paramétrage dans WordPress ou encore d’un écran d’affichage du contenu d’une table de la base de données dans PhpMyAdmin.
Mode vocal
J’utilise rarement l’interaction vocale, sauf quand je suis en mobilité ou quand j’ai des éléments bien en tête et que je sens que ça ira plus vite de le verbaliser plutôt que de l’écrire. Et là aussi, le résultat est bluffant, autant dans la compréhension et le traitement du langage naturel, mais aussi dans le réalisme de la voix de ChatGPT (plusieurs choix possibles).
L’art de bien prompter*
Un des principes à retenir quand on donne des instructions à une IA pour lui donner des tâches à réaliser, c’est de bien réfléchir et de très bien formuler sa demande. C’est une évidence et une nécessité.
(*) Un prompt, dans le contexte de l’intelligence artificielle (IA), est une instruction ou un ensemble de directives données à une IA pour accomplir une tâche spécifique
1. Concevoir un site web en tandem avec ChatGPT-4 : opportunités et limites
L’idée de collaborer avec une intelligence artificielle pour refaire son site pourrait sembler futuriste pour certains, et pour d’autres initiés rien de bien original, car cela fait déjà pas mal de temps que des développeurs travaillent avec l’aide de l’IA.
Concrètement, comment ChatGPT-4 m’a aidé ? En simplifiant, j’ai utilisé ChatGPT comme un assistant virtuel capable de répondre à mes questions techniques, de proposer des solutions, analyser du code, aider à la planification et même de générer du code ou du texte à intégrer sur le site. Grâce à mon abonnement ChatGPT Plus, j’ai pu exploiter la puissance de la version GPT-4, bien plus avancée que les modèles génériques, pour bénéficier de réponses précises et contextualisées.
➔ Un “co-pilote” pour le design et le développement
ChatGPT-4 dispose d’une énorme base de connaissances couvrant le développement web, WordPress, le design UX, etc. Il peut ainsi fournir en quelques secondes des informations ou idées qu’il m’aurait fallu des heures à rechercher.
⚠️ Il convient déjà à ce stade de rester prudent. ChatGPT-4 peut parfois proposer des solutions obsolètes ou erronées qui ne tiennent pas compte de versions récentes d’outils et applications.
L’IA propose des solutions en s’adaptant à votre niveau de connaissance. Par exemple, lors de la refonte, je lui ai demandé comment migrer proprement les contenus de mon ancien thème vers le nouveau en préférant l’utilisation de requêtes SQL dans ma base de données : elle a su me lister les étapes et même m’expliquer comment convertir des types de contenus personnalisés via des requêtes SQL. C’est un gain de temps appréciable, car l’IA automatise en quelque sorte les tâches de recherche ou de cadrage répétitives, ce qui « réduit considérablement le temps nécessaire pour créer un site web » (Source advisuel.com).
➔ Les avantages concrets d’une IA comme ChatGPT-4
Gain de temps et productivité
L’IA accélère de nombreuses tâches fastidieuses (recherche de code, synthèse de documentation, génération de texte), ce qui permet de se concentrer sur la vision globale du projet. En automatisant ces tâches répétitives ou techniques, on gagne en efficacité dans le processus de création (Source : advisuel.com).
Assistance 24h/24
ChatGPT est disponible à toute heure pour répondre à une question ou fournir un avis. Pas besoin d’attendre la réponse d’un collègue développeur ou de fouiller des forums pendant des heures. Cette disponibilité a été précieuse pour itérer rapidement.
Rappel des bonnes pratiques
J’ai de l’expérience en UX et ergonomie, et elle le sait. Je sais ce que je veux, mais ChatGPT joue un peu le rôle de filet de sécurité en faisant des rappels, par exemple, au responsive design ou encore en vérifiant la conformité RGPD (ce qu’il a fait notamment pour l’intégration des polices locales, voir plus loin) ou encore en fournissant des check-lists et des conseils basés sur l’état de l’art.
Booster de créativité
Paradoxalement, échanger avec l’IA stimule aussi la réflexion. En proposant des idées de design ou de contenu, même génériques, ChatGPT m’a permis d’envisager des directions auxquelles je n’aurais pas forcément pensé spontanément. Il sert de moteur à idées en phase de brainstorming.
Je préfère travailler avec des humains. Mais je préfère travailler avec une IA plutôt que tout seul dans bien des cas, car cela nous impose de réfléchir autrement, de reformuler, de se faire challenger, ce qui vient stimuler sa propre créativité et imagination.
Cependant, tout n’est pas rose dans la collaboration avec une IA et il faut connaître ses limites pour en tirer le meilleur parti.
➔ Garder un œil critique : les limites et risques à anticiper
Pas de véritable créativité ni de sensibilité humaine, risques de standardisations
ChatGPT, aussi avancé soit-il, reste un modèle statistique. Il manque de la créativité et de l’innovation qu’un designer humain peut apporter, et ses propositions peuvent manquer de personnalité. Il a tendance à donner des solutions génériques, déjà vues (puisqu’il s’entraîne sur de l’existant). Il faut donc éviter de prendre ses idées pour argent comptant, et toujours les adapter pour se démarquer et correspondre à son identité propre.
Des designs uniformes – Lié au point précédent, un risque en s’appuyant trop sur l’IA est de se retrouver avec un site « formaté » comme d’autres. Par exemple, si ChatGPT propose une structure de page standard et qu’on l’applique telle quelle, on obtient quelque chose d’efficace mais de peu original. Plusieurs utilisateurs pourraient recevoir les mêmes suggestions, aboutissant à des sites au look similaire. L’intervention humaine est donc cruciale pour injecter de l’unicité et de la personnalité dans le design.
Besoins de vérification et de contrôle. Le plus gros point noir à mon sens
ChatGPT n’est pas infaillible. Il lui arrive de se tromper ou de proposer du code erroné, de s’enfoncer dans des « tunnels » d’erreurs en cascade, ce qui, tout d’abord, peut être extrêmement chronophage (et donc à l’inverse de ce dont on en attend) ou pire, mener à des catastrophes ou de la casse. Il peut affirmer des choses fausses, même en lui rappelant sans cesse de ne pas être affirmatif, d’étayer… De mon point de vue, c’est son plus gros défaut. Dans notre collaboration, j’ai dû vérifier chaque recommandation technique avant de l’appliquer. Par exemple, l’IA m’a suggéré une requête SQL pour convertir mes anciens posts de portfolio en articles standards : j’ai dû la tester sur une copie de la base et ajuster certaines syntaxes. Aucune action n’a été faite aveuglément. L’IA est un excellent assistant, mais il faut garder le manche. En ergonomie, on parle d’automation surveillée, et c’est exactement cela : j’ai utilisé l’IA pour aller plus vite, tout en gardant constamment le contrôle humain et en validant chaque étape avec mon expertise.
En ergonomie, bien avant l’ère de l’IA générative actuelle, nous connaissons depuis longtemps les problématiques de supervision de systèmes automatisés, de coopération entre les hommes et les machines. C’est d’ailleurs ici, depuis un peu plus d’un siècle, que l’ergonomie moderne est née : dans les cockpits et dans les salles de contrôle de systèmes complexes où des hommes supervisent des machines intégrant des automatismes.
Dépendance et perte de compétences
Un écueil à éviter est de devenir dépendant de l’IA pour la moindre décision. Il était tentant parfois de demander à ChatGPT de rédiger directement un paragraphe de présentation ou de générer un style CSS complet. Je l’ai fait ponctuellement, mais toujours en retravaillant ensuite le résultat. Je reste conscient que s’appuyer excessivement sur l’IA peut faire régresser certaines compétences sur le long terme. Il est important de continuer à pratiquer et à décider par soi-même, sans quoi on risque de perdre la maîtrise technique ou rédactionnelle. ChatGPT doit rester un outil, pas un remplaçant de notre savoir-faire. Ce point ouvre un très vaste débat concernant les risques et les enjeux de l’introduction de l’IA sur les compétences et métiers. C’était un des volets traité dans une expertise que j’ai réalisé récemment pour un leader de l’informatique européen.

En résumé, cette première partie de l’aventure montre que ChatGPT-4 a été un formidable allié, m’offrant support et gain de temps, mais qu’il a fallu l’utiliser de manière réfléchie. L’IA n’est pas (encore) une baguette magique capable de refaire votre site toute seule gratuitement – c’est votre expertise combinée à la sienne qui fait la différence. D’ailleurs, même les experts du domaine soulignent que « l’IA est un excellent outil pour automatiser certaines étapes […]. Toutefois, elle ne remplace pas la créativité et la sensibilité humaines […] pour des sites plus personnalisés ou complexes, l’intervention humaine reste indispensable » (Source: advisuel.com). Ce projet en collaboration avec ChatGPT illustre bien ce principe : j’ai pu accélérer et sécuriser ma refonte grâce à l’IA, tout en imprimant ma patte et en prenant chaque décision finale.
Dans la partie suivante, nous allons voir pourquoi j’ai entrepris cette refonte totale. Quels étaient les problèmes de l’ancienne version du site, et quels objectifs m’ont poussé à tout recommencer sur de nouvelles bases.
2. Pourquoi refondre ? Un site plus léger, résilient et épuré
Mon site professionnel existait depuis de nombreuses années et avait connu plusieurs évolutions. Avant la refonte, il tournait sous WordPress avec un thème premium nommé Bridge (par Qode), très populaire il y a quelques années. Ce thème était couplé au constructeur de pages WPBakery (anciennement Visual Composer), un plugin de page builder visuel intégré. Si cette solution m’avait permis à l’époque de bâtir un site au design riche sans coder, elle montrait désormais ses limites. Voici les raisons principales qui m’ont poussé à abandonner l’ancienne version.

Un site devenu lourd et lent à charger
Le thème Bridge est un thème « tout-en-un » offrant des dizaines de modèles et de fonctionnalités (sliders, animations, portfolio intégré, etc.), embarquant énormément de code même pour des fonctions que je n’utilisais pas. De même, WPBakery injecte de nombreux shortcodes et scripts pour chaque mise en page. Des tests comparatifs indiquent qu’en moyenne, un site construit avec un page builder peut charger jusqu’à 57 % plus lentement que le même site réalisé avec l’éditeur Gutenberg natif (Source : kalamuna.com), l’éditeur de blocs de WordPress. Cette différence de performance, due à l’excès de code embarqué, pénalise l’expérience utilisateur et potentiellement le référencement dans les moteurs de recherche. L’objectif de la refonte était donc d’alléger drastiquement le site pour améliorer sa rapidité.
Une maintenance complexe et des mises à jour risquées
Utiliser un thème lourd et un page builder rend les mises à jour de WordPress délicates. Chaque nouvelle version du CMS ou de PHP peut casser des éléments du thème Bridge ou de WPBakery. D’ailleurs, mettre à jour le thème Bridge nécessitait d’attendre des patchs du fournisseur, et WPBakery devait aussi être mis à jour séparément (parfois via une licence). Cela créait une dépendance vis-à-vis de l’éditeur du thème. De plus, la quantité d’extensions installées augmentait les risques de conflit ou de faille de sécurité. Je voulais un site plus résilient, c’est-à-dire capable de traverser les évolutions sans encombre, en s’appuyant un maximum sur le noyau WordPress natif (core) plutôt que sur des couches tierces. En passant à un site “allégé”, je réduis la surface d’attaque et les problèmes de compatibilité, et gagne en stabilité sur le long terme.
Le verrouillage du contenu (“content lock-in”)
C’est un problème bien connu des sites construits avec des page builders propriétaires. Concrètement, si vous désactivez WPBakery/Bridge, vos pages ne ressemblent plus à rien. Elles affichent une bouillie de shortcodes invraisemblables (Source : kalamuna.com). En refondant le site avec les blocs WordPress (Gutenberg) qui sont maintenant intégrés au core, je m’assure que mes articles et pages resteront lisibles et éditables peu importe le thème actif. WordPress évolue désormais vers plus de standardisation avec les block themes, il était logique d’embrasser ce mouvement pour pérenniser mes contenus.
Une interface d’édition contraignante pour le blog
WPBakery permettait de jolis layouts, mais pour rédiger un simple article de blog, c’était overkill. L’éditeur était lourd, peu ergonomique pour du texte, avec des shortcodes partout dans le contenu en mode édition. À l’inverse, le nouvel éditeur WordPress (Gutenberg) offre une expérience bien plus fluide pour la rédaction : on voit directement à l’écran le rendu, on peut structurer avec des blocs (paragraphes, images, titres, etc.) de façon claire.
Un design à moderniser et épurer
Sur le plan visuel, mon ancien site n’était pas « moche », mais il commençait à dater. J’avais par exemple une colonne latérale (sidebar) avec des widgets, des effets de transition au scroll, etc., hérités de l’ère des blogs des années 2010. Aujourd’hui les tendances design penchent vers plus d’aération, de minimalisme, et surtout un usage majoritaire du mobile qui rend les sidebars souvent superflues. J’ai donc voulu simplifier l’interface : tout est centré sur le contenu principal, j’ai retiré les animations gadgets pour revenir à quelque chose de plus sobre.
En termes de style, j’ai opté pour un design très épuré qui met en valeur le contenu et la lecture, avec une palette restreinte respectant ma charte graphique mais sans fioritures. Cette épuration visuelle s’aligne avec mon positionnement professionnel (ergonomie, design centré sur l’utilisateur) : un site simple d’apparence, mais efficace pour communiquer l’essentiel.
En résumé, la refonte s’est imposée car sous le capot, il y avait trop de complexité et de lourdeur. Mon objectif était triple : alléger (pour la performance), standardiser (pour la maintenabilité et la durabilité), et simplifier (pour l’UX et l’édition de contenu). À l’arrivée, même si en apparence le site reste dans la continuité (mêmes contenus, même auteur 😁), les changements techniques sont majeurs. J’ai pratiquement divisé par deux le nombre d’extensions actives, éliminé tout ce qui était spécifique au thème précédent, et adopté une solution WordPress beaucoup plus « pure » et pérenne.
Dans la partie suivante, entrons dans le concret : comment avons-nous procédé avec notre amie ChatGPT-4 pour réaliser cette refonte ? Quelles étapes ont été suivies, et quelles solutions techniques mises en place pour atteindre ces objectifs ?

3. Repartir sur des bases saines : réalisation technique de la refonte
Une refonte complète implique généralement de réinstaller un nouveau site et d’y migrer les contenus de l’ancien. C’est exactement l’approche que j’ai suivie : nouveau serveur de test, installation fraîche de WordPress, puis import des données et mise en place du nouveau thème/configuration, avant de mettre en production. J’ai pu m’appuyer sur ChatGPT-4 pour planifier ce chantier et éviter d’oublier des étapes. Voici un aperçu détaillé des actions réalisées.
Importation et conversion des contenus de l’ancien site
Export des données depuis l’ancien site
Sur le site sous Bridge/WPBakery, j’ai exporté l’ensemble des contenus à l’aide des outils WordPress (fichiers XML d’export pour les articles, pages, menus, médias…). Cela m’a permis de récupérer mes textes et images. J’ai également veillé à exporter les réglages SEO : j’utilisais le plugin All In One SEO (AIOSEO) auparavant, qui stocke les balises méta (titres SEO, descriptions, etc.). Il était crucial de ne pas perdre ce travail de référencement lors de la migration.
Import dans le nouveau site WordPress vierge
J’ai installé un nouveau WordPress minimal sur un hébergement de test. Aucune extension superflue, juste le nécessaire. J’ai importé le fichier XML des contenus via l’outil d’import natif (ce qui a recréé tous mes articles, pages et médias dans la base). J’ai installé le plugin SEO Press (mon choix pour remplacer AIOSEO, plus moderne et léger) et utilisé sa fonction d’importation des métadonnées SEO depuis AIOSEO. Ainsi, toutes mes pages ont conservé leurs optimisations SEO (titres personnalisés, descriptions, textes ALT d’images…) après la migration, malgré le changement de plugin.
Conversion de l’ancien portfolio en articles standards
Sur mon ancien site, le thème Bridge utilisait un type de contenu personnalisé “Portfolio” pour présenter mes Missions réalisées. Plutôt que de conserver ce format propriétaire, j’ai décidé d’intégrer ces réalisations comme des articles WordPress, standards pour m’éviter d’installer un plugin de portfolio, faciliter et alléger l’édition de ces contenus. Avec l’aide de ChatGPT, j’ai mis au point une requête SQL permettant de transformer ces entrées de portfolio en articles WordPress normaux. Techniquement, cela revient à changer la valeur post_type de chaque entrée portfolio en post dans la table de la base de données, et à remapper les taxonomies associées (les catégories/étiquettes du portfolio ont été converties en catégories du blog). Cette manipulation s’est bien déroulée et m’a fait gagner un temps fou : plutôt que de copier-coller chaque ancien projet manuellement, tout a été converti en une opération.
Nettoyage de la base de données
Après ces opérations, j’ai passé un petit coup de balai dans la base WordPress. J’ai supprimé les tables laissées par l’ancien thème et ses plugins (par exemple les tables spécifiques à Bridge ou WPBakery s’il y en avait, ainsi que des entrées wp_options obsolètes). J’ai aussi vérifié qu’il n’y avait pas d’erreurs d’encodage, et reconstruit les permaliens. L’idée était d’avoir une base propre et allégée, sans vestiges du passé, afin d’assurer les meilleures performances et éviter tout conflit. Ce nettoyage s’apparente à un démarrage frais : on élimine tout le “gras” accumulé.
À ce stade, sur le nouveau site, tous mes contenus étaient en place (articles, pages, images, menus) mais avec le thème WordPress par défaut et aucune personnalisation visuelle. J’avais donc un site fonctionnel mais très brut visuellement. La prochaine étape a été de construire le nouveau design minimaliste et la structure du site selon les principes définis.

Minimalisme, thème enfant et Full Site Editing
De Blocksy à Blockbase : pourquoi ce choix ?
Au début du projet, j’ai testé le thème Blocksy — moderne et riche en options —, mais je me suis vite rendu compte qu’il regorgeait encore de fonctionnalités non indispensables (scripts dynamiques, système de hooks propriétaire, panneau d’options très lourd). Je cherchais quelque chose de plus minimaliste et 100 % axé Full Site Editing (FSE) l’éditeur de site complet introduit dans WordPress 5.9 (Source : wpmarmite.com). Pour faire simple, le FSE permet d’éditer non seulement le contenu des pages, mais aussi le header, footer, modèles d’articles… le tout depuis l’interface WordPress avec des blocs, sans écrire une ligne de code.
C’est ainsi que je me suis orienté vers Blockbase, un thème parent FSE ultra minimaliste fourni et maintenu par les développeurs de WordPress (société Automattic). Blockbase fournit :
- Un socle ultra-léger (quelques templates et un fichier
theme.json
concis) offrant une bonne base “minimum syndical” pour construire sa propre identité visuelle, - Aucun framework JS supplémentaire,
- La garantie d’une compatibilité native avec l’éditeur de site WordPress.
J’ai donc créé blockbase-child, mon thème enfant, pour surcharger les styles (style.css
), embarquer mes polices locales et ajouter quelques fonctions PHP mineures sans toucher au code du thème parent (ce qui assure qu’on pourra mettre à jour le parent sans perdre nos modifications). Dans mon thème enfant, j’ai surtout travaillé sur le fichier style.css pour y définir mes styles personnalisés :
- Couleurs exactes de ma charte, choix typographiques, marges et mises en page spécifiques
- Comme dans la version précédente de mon site, il y a 2 styles : un pour le mode clair, et un pour le mode sombre : ils se chargent automatiquement en fonction de la configuration du système de l’utilisateur consultant le site


- Intégration des polices de caractères en local plutôt que de les appeler depuis l’extérieur. Cela présente plusieurs avantages : aucune requête externe n’est nécessaire pour les polices, ce qui améliore les temps de chargement et l’indépendance du site vis-à-vis de services tiers (Source : blog.raidboxes.io), et c’est également bien plus respectueux du RGPD : plus de transfert de l’IP du visiteur vers Google Fonts pour charger la police de caractère.
- En plus du CSS, j’ai défini un fichier de fonctions du thème enfant pour de légers ajustements. L’ensemble de ces personnalisations m’a permis d’atteindre un design épuré sur mesure : un fond clair, une typo professionnelle, un rendu compatible sur mobile et desktop, le tout sans l’encombrement d’un page builder.
Un design épuré et centré contenu
Comme évoqué précédemment, j’ai supprimé les éléments visuels superflus. Concrètement, le site adopte désormais une mise en page sur une seule colonne (plus de sidebar latérale). Le menu de navigation est en haut de page de façon classique ainsi que le pied de page. Les articles de blog s’affichent avec une largeur de texte confortable pour la lecture, sans distractions autour. J’ai également limité la palette de couleurs aux tons de ma charte, sans ajouter d’effets graphiques inutiles. Moins d’effets = plus de clarté pour le lecteur. Les quelques illustrations présentes servent le contenu. Cette sobriété rend le site non seulement plus élégant et lisible, mais contribue aussi aux performances (moins d’images de déco, moins de scripts d’animation, etc.). C’est en phase avec le courant du minimalisme web dont l’un des bénéfices est justement d’accélérer le site et d’améliorer le SEO en réduisant le temps de chargement (Source : crocoblock.com).
Utilisation du système de blocs (Gutenberg) et du Full Site Editing
L’une des évolutions majeures de WordPress ces dernières années est l’éditeur Gutenberg et le FSE. Je souhaitais capitaliser sur cet outil pour faciliter la gestion du site à l’avenir. Concrètement, après avoir activé mon thème enfant Blockbase, je suis passé par l’éditeur de site (Apparence > Éditeur dans l’admin WP) pour personnaliser mes gabarits : articles de blog, page d’accueil, de contact, etc., en assemblant des blocs (en-tête, titre du site, liste des derniers articles, zone de contenu, formulaire de commentaire, pied de page…). C’est un plaisir de pouvoir faire cela visuellement, en direct, sans toucher au PHP : WordPress affiche une prévisualisation du site et on glisse/dépose les blocs souhaités. Et si un jour je veux changer la disposition d’un élément (par ex. placer la date sous le titre ou inversement), je peux le faire en 3 clics dans cet éditeur de site.
En parallèle, pour la rédaction au quotidien, j’utilise maintenant pleinement l’éditeur de blocs Gutenberg. Plus besoin de WPBakery : quand je créé un nouvel article, j’ai une page blanche où chaque paragraphe, image ou citation est un bloc qu’on peut styliser et déplacer facilement. C’est bien plus intuitif pour un utilisateur lambda qu’un builder à interface complexe. D’ailleurs, en n’ayant plus qu’un seul système (les blocs natifs) à maîtriser, je simplifie la formation et la maintenance : « Parce que Gutenberg fait partie de WordPress, il suffit de former les éditeurs de contenu sur un seul système, pas deux » note un expert (Source : kalamuna.com). C’est exactement ce que je recherchais : unifier l’expérience d’édition.

Réduction drastique des extensions
Qui dit simplicité dit aussi limiter le nombre de plugins. J’ai pu supprimer plusieurs extensions liées à l’ancien thème (slider, portfolio, page builder…). À présent, le site tourne avec moins d’extensions : essentiellement SEOPress pour le référencement, cache/performance (pour servir les pages encore plus vite aux visiteurs, bien que le site soit déjà rapide, un cache ne fait pas de mal), 2 extensions pour la sécurité, une autre pour le formulaire de contact ; globalement, une dizaine d’extensions, contre plus d’un quinzaine auparavant. Chaque plugin en moins, c’est du code en moins, donc potentiellement des gains de performance et moins de risques de faille. C’est en cela que le site est plus léger et maintenable : la plupart des fonctions sont assurées soit par WordPress lui-même, soit par quelques dizaines de lignes dans le thème enfant, plutôt que par de grosses extensions.
Une extension « maison » développée avec ChatGPT-4
L’interface de recherche (icône loupe en haut à droite de ce site) lance une fenêtre modale pleine page pour faire une recherche sur le site en utilisant les fonctionnalités standards intégrées à WordPress. Comme je voulais quelque chose de spécifique et de très léger, j’ai fait du sur mesure avec ChatGPT-4 qui m’a développé une grande partie du code. Je lui ai fait faire quelques ajustements et j’ai codé le style CSS moi-même.
En conclusion
Cette refonte de mon site professionnel en collaboration avec ChatGPT-4 a été une expérience enrichissante. Le résultat est à la hauteur de mes attentes : un site à l’apparence sobre et professionnelle, qui cache une architecture modernisée et épurée. J’y ai gagné en vitesse (le site se charge beaucoup plus vite qu’avant), en flexibilité (je peux faire évoluer la mise en page ou les contenus très facilement grâce aux blocs), et en sérénité (moins de bugs à craindre lors des mises à jour, un codebase allégé que je comprends de A à Z).
Travailler avec ChatGPT-4 m’a clairement fait gagner du temps et m’a aidé à éviter bien des écueils techniques, tout en me permettant d’apprendre de nouvelles astuces au passage. Cette collaboration humain + IA illustre bien comment on peut, dès aujourd’hui, mener un projet web de bout en bout en tirant parti de l’intelligence artificielle sans jamais perdre la main sur les décisions. Les avantages sont nombreux – assistance, inspiration, efficacité – à condition de rester maître du processus et de ne pas tomber dans la facilité de tout déléguer aveuglément.
Si vous envisagez vous aussi de refondre votre site (ou tout autre projet de design), je ne peux que vous conseiller d’essayer cet accompagnement d’un nouveau genre. Bien utilisé, ChatGPT-4 peut être un véritable catalyseur pour vos projets numériques, vous permettant d’aller plus loin et plus vite, tout en enrichissant votre propre expertise. Et qui sait, vous aurez peut-être, comme moi, envie de raconter cette expérience innovante sur votre blog 😉 !
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