Quai de la station de Métro Bastille à Paris, ciel ouvert de nuit

Passer du rôle passif de spectateur-victime à celui d’acteur de notre bien être dans le monde moderne

8 minutes de lecture

Ci-dessus : station de Métro Bastille à Paris

Résumé

La recherche d'autonomie, de résilience et de collaboration à l'échelle du quartier, du hameau, du village, sont une question de sécurité et d’anticipation des risques de ruptures de la normalité à caractère plus ou moins exceptionnel.

Ce sont des façons de vivre au quotidien consistant à prendre ses responsabilités d’être humain, et un chemin de liberté pour la construction d'un monde meilleur.

Dans un monde sans cesse complexifié et de plus en plus fragilisé où le confort routinier procuré nos systèmes de support génère un égoïsme inhibiteur de solidarités et de collaborations locales et créant de fortes dépendances pour assurer nos besoins fondamentaux. C'est une réalité oubliée, occultée, anxyogène.

Notre monde moderne est une machine fantastique capable de soigner de nombreuses maladies, d’extirper la femme de la soumission, etc. Pour peu que nous soutenions et défendions les principes et les fonctions les plus nobles de nos "systèmes de support".

Dans des pays comme la France, l’État et sa volonté de contrôle passe par l’assistance chronique, moteur de notre extrême dépendance, notre déresponsabilisation et notre soumission, renforcées et occultées par l’illusion de l’indépendance “matérielle“ (endettés, esclaves ou non…) et son confort générateur d’égoïsme inhibiteur de solidarités et de collaborations locales.

Ce monde sans cesse complexifié est de plus en plus fragilisé, en raison des interdépendances systémiques reposant sur le pétrole, seul moyen de mobilité longue sur les chaînes logistiques, créant les conditions de la globalisation et de dépendances à l'échelle mondiale. Engourdis par le confort routinier procuré nos systèmes de support (eau, énergie, logistique alimentaire, traitement des déchets, communication, transports, sécurité, secours, soins…) la conviction installée est qu’ils fonctionneront quoi qu’il arrive. Nous sommes tellement habitués à dépendre de cette machine, que nous sommes obligés de nous convaincre de sa durabilité, de sa fiabilité jusqu’au déni de la faillibilité possible de ces systèmes et de la fragilité de nos existences dans des contextes et des laps de temps où la "machine "ne peut pas, ne peut plus ou ne veut plus nous protéger et assurer notre confort. Il en découle le refus de la moindre défaillance. Alors que l’individu, la famille et le citoyen sont toujours en première ligne dans le laps de temps avant l’intervention (ou pas) de la machine… Même nos gouvernements reconnaissent timidement cela.

Worldwide connexions

Certains estiment qu’entre leur travail et leurs occupations, ils n’ont pas le temps de se poser de questions. Mais que se passera-t-il en cas de problème, perte d’emploi, maladie, deuil, accident, sinistre, pannes, grèves, crises et autres troubles sociaux, notamment dans les laps de temps où la machine n’a pas encore pris (ou pas) le relais ? Sachant aussi que la machine ne nous prépare pas à ces chocs (inévitables) et à nos capacités de résilience ? Au contraire : la machine nous endort, et le confort et l’agitation qu’elle nous procure facilite la fuite face à des réalités inéluctables. Cela ne facilite pas la remise en question individuelle, pour passer d’un rôle largement passif de spectateur-victime, à un rôle plus percutant d’acteur de notre propre bien être, à celui de nos semblables et tous ceux à qui nous pouvons prêter assistance, ou avec qui nous pouvons collaborer et échanger utilement.

Certaines personnes ont conscience des conséquences potentiellement dramatiques des risques de défaillances de nos systèmes de support, fragilisés par leur complexité. Une autre forme de fuite peut s’installer “Les problèmes n’arrivent qu’aux autres”. Ceux qui sont résignés et acceptent de subir les conséquences, même tragiques sont les esclaves absolus et plus ou moins assumés du système.

D'autres préfèrent être dans l’action préventive et l’anticipation.

Très loin d’être des histoires de décroissants romantiques, de collapsologues alarmistes (pléonasme) et permaculteurs ou d’ermites paranoïaques et anti-sociaux avec trop de flingues sous le lit, il s’agit en réalité aujourd’hui et comme toujours d’une affaire de bon sens, de responsabilité individuelle, familiale et citoyenne, d’altruisme et de raison d’être. Bref, d’être humain.

Personnes travaillant dans un jardin en permaculture

En cas de rupture de la normalité, le manque de préparation ne favorise pas l'entraide, en premier lieu l'entraide instinctive au moment d'un accident ou une catastrophe, qui nécessiterait bien souvent des connaissances en premiers secours.

C'est quand la crise devient durable que le manque de préparation peut avoir des conséquences terribles. Un humain complètement démuni, hors de la zone de confort et affamé devient vulnérable et parfois très dangereux.

La préparation concerne les piliers de notre survie : mentale et physique, résilience hydrique (stockage et traitement de l'eau potable), alimentaire (stock, capacité de production, transformation, conservation), autonomie énergétique (biomasse, solaire, éolien...), sanitaire (hygiène et soins), sécuritaire (défense), sociale (communication non violente, principes de coopération et de démocratie locale), économique (réserves, troc...), systèmes de communication (radio notamment), et bien sur des connaissances, outils, kits et ressources liés à tout cela.

Pyramide de Maslow
Pyramide des besoins selon Maslow

Alors qu’il est normal pour tout le monde “d’acheter” la sécurité en payant des assurances ou en installant des détecteurs d’incendie…  Les pratiques d'autonomie et de préparation sont regardées d'un œil dubitatif ou moqueur (sans doute un peu moins en milieu rural où il reste des anciens ayant vécus des pénuries). Normal, quand il s’agit d’une réalité qui dérange et d’un déni de cette réalité. Car ces pratiques rappellent aux autres les dangers qu'il refusent de regarder en face. Les médias en quête d’audience par le spectaculaire y trouvent même leur compte au travers d’un grotesque prisme déformant et caricatural en mettant en scène des paranoïaques sur-armés et enfermés dans un bunker attendant la fin du monde pour pouvoir enfin dire “j’avais raison !”, ou bien encore en jetant sur une île sauvage des gens dont on filme la cure d’amaigrissement plus ou moins forcée et télévisée.

Si l’on y regarde de plus près, un mode de vie recherchant à optimiser l'autonomie, la résilience et la collaboration à l'échelle du quartier, du hameau, du village, n'est pas seulement une question de sécurité et d’anticipation des risques de “ruptures de la normalité” à caractère plus ou moins exceptionnel. En réalité c'est beaucoup plus que cela. C’est une façon de vivre au quotidien qui consiste à prendre ses responsabilités d’être humain. C’est de fait un acte politique et de résistance contre les excès de la machine. Il ne s’agit en aucun cas de refuser le confort et la modernité, mais bien au contraire d’en tirer profit dans un mode de vie responsable et citoyen. En dénonçant et en luttant réellement contre une manière de vivre complice d’un système de connivence et d’enrichissement de monopoles et de minorités nuisibles reposant sur le pillage à court terme et l’empoisonnement de ressources de plus en plus limitées. En dénonçant surtout le maintien et le renforcement d’une dépendance à outrance des individus vis à vis des systèmes de support.

De la dépendance nait le contrôle par le système, la soumission de l’individu, la rupture de liens de solidarités naturelles et de tolérance.

Certaines organisations ont horreur des gens indépendants, car la maximisation de l’indépendance et de l’autonomie sont les vecteurs de la vraie liberté et de la remise en question des organisations quand elles prennent la forme d’institutions visant le contrôle, la soumission et le profit pour les minorités exerçant ce contrôle.

Beaucoup de gens sont en mesure d’accepter ces idées, mais butent souvent sur la question de la faisabilité et des moyens. Il s’agit d’abord d’une question de volonté, de détermination et de mise en place d’actions concrètes dans le court, moyen et long terme, adaptées selon nos contextes propres et nos moyens. Nous avons par exemple la possibilité de boycotter sans nous ruiner des produits, des réseaux de distribution… mais aussi de faire beaucoup plus que cela.

Comme le colibri faisant l’aller-retour avec la rivière arrosant l’incendie dans la jungle avec de minuscules gouttes d’eau tombant de son bec et répondant au toucan dubitatif et résigné : “Je fais ma part”, je ne changerais pas le monde tout seul mais je peux changer mon univers en travaillant mon indépendance, mes capacités de résilience, en expérimentant une certaine forme de liberté qui ne se réduit pas à un simple concept, mais un bonheur dans un équilibre retrouvé avec son environnement. La libération est d’abord intérieure par le détachement à notre égocentrisme-impasse qui nous aliène à nos addictions modernes et font de nous des esclaves de nous-mêmes.
Les 2 vraies facettes de la vraie liberté, intérieure et extérieure, se rejoignent alors en se nourrissant mutuellement en formant un cercle vertueux.

La liberté extérieure que nous atteindrons dépend du degré de liberté intérieure que nous aurons acquis. Si telle est la juste compréhension de la liberté, notre effort principal doit être consacré à accomplir un changement en nous-même. Gandhi
1 Commentaire
  • ametller jean-luc
    Publié à 14:32, 11 mai 2018 Répondre

    coooool 🙂 Bien dit Titou 😉 perso tout mis a plat je les condamnerais pour crime contre l’humanité ! trop contient me fatigue ! sur le cumul des abus de pouvoir instauré et modifier a leurs guise ! les  » empoisonneurs » ainsi que les  » fais ce que je dit ne fait pas ce que je fait  » magouille économique abusive , Abus de pouvoir , détériorateur de la terre empoisonneur alimentaire pollueur et manipulateurs économique abusif s’appuyant sur la misère , et les hiérarchies abusive . mais il nous restes la conscience et la communication (Merci internet) la ou seul l’info Manipulatrice est démentis ! (dsl pour les fautes j’ai pas les longues phrases ni l’orthographe , mais une conscience parfaite du savoir vivre ) 😉

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